Un bon défouloir

Nombre de messages : 36 Date d'inscription : 05/09/2006

Que faire ? Après cette nuit passée les yeux ouverts, la journée serait des plus pénibles... bien que le froid au dehors semblait moins mordant qu'à l'habitude. Était-ce préférable de se tirer doucement hors des couvertures avant que Madeline n'entre dans la chambre ? Zelda penchait plutôt pour la deuxième option, malgré son faible taux de réussite : feindre un sommeil profond. Ainsi, elle espèrait tromper sa gouvernante et, du coup, s'éviter l'un de ces regards lourds de reproches et de recommendations.

Malheureusement, elle n'eût pas le temps de la réflexion ; Madeline arrivait avec son thé. Le son de la tasse en étain se heurtant à son assiette était particulièrement facile à distinguer et était devenu complètement insupportable, surtout suite à une nuit blanche ! D'ailleurs Zelda se promit de demander comment elle réussissait à faire autant de vacarme sans briser la vaisselle. Mais pour l'heure, elle s'empressa d'enfouir son nez au creu de l'oreiller, maugréant. Elle était même prête à imiter le ronflement du gros Gaëtan si cela pouvait lui foutre la paix encore une heure !...

"Ah non, ma Dame, on ne se rendort pas ; vous désirez depuis plusieurs semaines ces quelques heures d'entraînement que votre bon seigneur vous a promises ! Et il se trouve que c'est aujourd'hui que vous devez le rencontrer, alors... vous avez très peu de temps pour vous préparer. Souvenez-vous comme il est matinal, ma chère ! Et ponctuel !"

Juste à la voir, d'un oeil à demi ouvert, qui faisait de l'ordre sur le bureau, Zelda en avait un mal de tête... cette femme s'agitait si nerveusement... et puis on ajoutait à cela une voix nasillarde et c'était suffisamment pour nous distraire à un tel point qu'on ne s'apercevait pas du fait que les couvertures avaient été jetées au sol...

"Aaaah ! Madeline ! Dites-moi, auriez-vous par mégarde omis de prendre la température extérieure ce matin ? On gèle ! C'est encore l'hiver, pour moi, savez ?

-Les réveils brusques sont nécessaires, avec vous, ma chère enfant."

C'est une Zelda drôlement bougonne qui s'assit sur le lit et posa les pieds sur le tapis, au sol. Elle profita du dos qui lui faisait face pour lancer un regard noir en direction de sa gouvernante, puis s'éclipsa avec ses vêtements dans la salle de bain. Elle en ressortit vêtue comme un homme ou presque : braies, chemise ressortie, bas aux genoux, chausses et guêtres lassées. Et pour courronner l'ensemble, elle avait remonté ses longs cheveux blonds en un chignon derrière la tête, serré par quelques peignes. Fallait s'attendre à lire l'apparente incompréhension de Madeline, sur son visage, en descendant à la cuisine. La pauvre ne voyait pas pourquoi une Dame de la noblesse, avec des dizaines d'hommes sous ses ordres, s'acharnait à vouloir "prendre des forces et de l'expérience au combat homme-à-homme"... ou plutôt "homme-à-femme"... alors qu'elle-même aurait tout donné pour pouvoir vaquer à des occupations qui demandaient moins d'énergie !

"Votre petit-déjeuner est servi, ma Dame... Il est sur la table de la salle à dîner : lait, galettes et fruits. Allez-vous le passer encore ce matin ? Vous semblez bien pressée tout à... coup..."

Mais Zelda avait déjà refermé la porte, passée en coup de vent. Elle se doutait que, ce matin-là, la Madeline grognerait pour quelques heures supplémentaires. Mais pour les fois où ça arrivait... Et puis, elle ne s'en porterait pas plus mal, avec un délicieux repas à avaler ; seul son léger surplus de poids subirait les conséquences de sa gourmandise. Elle n'aurait qu'à pester encore contre la taille fine de la maîtresse des lieux qui, elle, avait toujours espoir de voir un jour sa gouvernante dans une forme olympique ! Elle manquait seulement de motivation.

Quant à Zelda, elle ne voulait pas s'attarder davantage encore, et c'est pourquoi elle mangerait les quelques miches de pain prises au passage, en chemin.

Cela faisait maintenant plusieurs semaines que le Comte avait promis un entrainement personnel à sa Vassale. Mais le temps ne lui avait pas permis de se libérer plus tôt, entre la Joute et la préparation de la cérémonie d’anoblissement, celui-ci avait été très occupé. Qu’importe, aujourd’hui il pouvait enfin honorer sa promesse ! C’est ainsi qu’il se leva aux premiers rayons de Soleil, quittant ses chaudes couvertures si douillettes… Personne ne venait jamais le sortir de son sommeil, il n’aimait que l’on entre dans sa chambre alors qu’il était endormi. Il avait pris l’habitude de se lever seul. Son premier reflexe, comme a chaque fois que le temps le lui permettait, fut de gagner la salle d’eau, ou une bassine d’eau chaude l’attendait. Ce bon bain chaud lui permit de se réveiller en douceur, prolongeant ainsi quelque peu son assoupissement. Mais il n’y resta pas longtemps, quelques minutes tout au plus, car il ne voulait pas être en retard à l’entrainement, et il avait encore beaucoup de choses à préparer auparavant. Une fois séché, Cartil se revêtit de vêtement moulant, qui ne le gêneraient pas durant ses mouvements. Ces habits n’étaient peut être pas des plus élégants ou même des plus confortables, mais ils avaient au moins le mérite d’être pratiques.

Fines tranches de volaille et de porc, quelques feuilles de salade et un peu de fromage enfermés dans deux bonnes tranches de pain constituaient son repas pour ce matin. Les cuisinières avaient pris soin de lui donner quelque chose de consistant pour être en mesure d’affronter Zelda. Elle avait quand même passée de nombreux mois dans l’armée, et pouvait s’avérer être une sérieuse adversaire. Une fois restaure, le Comte gagna l’armurerie, ou on l’équipa d’une armure de cuir légère, de brassards, de genouillères ainsi que de d’une épée longue. Un bouclier en bois – toujours aux couleurs de ses terres – fut également ajoute à l’équipement. Nul besoin de plus, cela n’était qu’un entrainement. Et puis combattre en armure lourde dans un « un contre un » ne s’était jamais révélé un très bon choix.

C’est donc ainsi vêtu que Cartil gagna l’écurie, ou son cheval l’attendait. Cette petite promenade jusque Sapois allait achever de le préparer mentalement à la bagarre. La caserne des deux vassales étant déjà visible depuis le Château du Comte, le voyage jusqu'à Zelda ne serait pas long, deux ou trois dizaines de minutes tout au plus…

Nombre de messages : 1 Date d'inscription : 23/01/2008

"Oh, bien l'bonjour m'Dame ! J'vois que vous avez pas oublié d'vous lever, hein ?"

Devant l'air exagérement découragé que prenait Zelda exprès pour l'amuser, Florent ne put s'empêcher d'éclater de rire en hochant doucement la tête ; il la comprenait bien, savait voir sa mère Madeline là-dessous. Et depuis le temps, il arrivait à reconnaître ces matins où le réveil avait été particulièrement difficile : ça n'était pas rare, ces temps-ci, qu'il entendait la porte de la maison grincer à des heures très nocturnes. Il en avait déduit que la Maîtresse était trop angoissée pour dormir les nuits que, pourtant, elle se méritait bien !

Il l'observa, alors qu'elle s'avançait vers lui, tout en posant les sacoches sur le dos du cheval...

"Ça alors, je vais finir par croire que tu dors dans l'écurie, Florent ; tout est toujours prêt quand j'arrive ! Et regarde-moi le soleil dehors... l'aube se lève à peine..."

Toujours gracieuse et souriante malgré ses habits qui, fallait l'avouer, étaient bien peu féminins ! Comment réussissait-elle à donner cette impression de légerté dans ses gestes, sa démarche...? Florent sourit : "J'vois qu'vous avez du pain dans votre main, m'Dame... est-ce que v'voudriez que j'le mette dans' sacoche ?"

Zelda hocha la tête mais elle semblait soudain émerveillée... Sur quoi venait-elle de poser les yeux ? Serrant la sangle qui tenait les sacoches, il se retourna et aperçu la vieille armure de cuir qu'elle avait autrefois portée en tant qu'archère. Il rit, puis s'avança pour lui arracher les trois miches de pain de la main droite, les fourra dans la sacoche :

"'Devriez vous dépêcher à l'enfiler, m'Dame, sinon z'allez être en retard à la caserne."

Il vit qu'un sourire tendre illuminait le visage de Zelda lorsqu'elle passa une main sur sa joue. Puis elle enfila l'armure légère ; il laça fermement les deux côtés puis lui tendit son épée longue, de tout sourire.

"Oui Florent, un jour je t'apprendrai ! Pourquoi penses-tu que je m'entraîne si souvent ? Je serais trop insultée que l'élève soit un jour meilleur que la maître !" dit-elle en pouffant de rire.

Puis elle grimpa sur sa monture en bourrant l'autre sacoche de foin, le salua à la façon "militaire-souriante", et envoya son cheval au galop...

Cartil arriva le premier sur place. Il faisait a peine jour, mais les gardes en faction n'eurent pas de mal a le reconnaitre. Ils lui ouvrirent donc la porte, et le previnrent que Dame Zelda n'etait pas encore arrivee. Etonnant se dit le Comte en lui meme ! Zelda qui n'arrive pas a se lever a l'heure, je n'avais jamais vu ca... Qu'importe, cela lui permettrait de s'echauffer un petit peu, et de preparer les divers exercices qu'il lui demanderait de pratiquer aujourd'hui. Et puis l'entraineur se devait d'arriver avant son eleve de toute facon !

Une fois la cour centrale gagnee, le Comte y trouva un ecuyer a qui confier sa monture. Il lui ordonna egalement de faire querir tout le materiel d'entrainement dont ils auront besoin. Boucliers en bois, protections pour le corps telle que des jambieres, brassards ou autres, haches, lames de toutes tailles et surtout, des mannequins en paille contre qui s'entrainer. Il ne fallu attendre que quelques minutes pour que tout ce materiel soit livre par les deux hommes de quart a l'armurie. Ceux-ci devaient manifestement avoir ete prevenu qu'un entrainement aurait lieu, ce qui avait rendu la transmission des ordres plus rapide. Avec leur aide, le Comte installa les trois mannequin aux coins d'un triangle imaginaire. Le premier d'entre eux ne possedait aucune defense si ce n'est l'un des boucliers en bois qu'on avait apporte. Exercice simple du maniement d'epee. Le second, en revanche, etait articule. Il pouvait en effet tourner sur lui meme grace a un systeme d'engrenage, il suffisait alors de tourner une manivelle pour voir l'engin pivoter sur lui meme avec une vitesse assez consequente. Il possedait une petite hache au bout de ce qui representait son bras droit mais qui n'etait en fait qu'un simple baton. Zelda devrait alors non plus attaquer, mais eviter les coups de hache, et pourrait juger de la sensation que l'on ressent, lorsqu'une hache tente de s'abattre sur vous. Et enfin, le dernier des mannequins etait quant a lui equipe d'un bouclier en bois, ainsi qu'une plus grande hache. Le principe etait le meme, mais Zelda devrait alors non seulement esquiver les attaques, mais egalement attaquer a son tour, desarmer son adversaire ou encore le decapiter. Nombre de solutions etaient envisageable avec un peu d'imagination !

Une fois ces trois mannequins prets au combat, Cartil remercia les hommes qui l'avaient aide. A trois, tout ce travail ne prit pas plus de quelques minutes. Ils purent alors retourner a leur poste, tandis que le Comte commenca son echauffement. Quelques etirements, des jambes, des bras, tous les muscles importants y passaient. Cela etait important pour qu'ils ne souffrent pas trop des efforts, parfois violents, qu'ils auraient a fournir. Les articulations n'etaient pas non plus a neglier. Il fallait veiller a faire de petits mouvements rapides des poignets et du cou pour les preparer a l'effort. De meme, une petite course fut necessaire pour preparer les genoux et chevilles au combat. Rien ne devait etre neglige. Se faisant, le Comte se repassait en tete toutes les etapes de l'entrainement que Zelda aurait a effectuer aujourd'hui. Il y avait beaucoup a faire, aussi Cartil esperait qu'elle n'allait plus trainer maintenant...

Nombre de messages : 36 Date d'inscription : 05/09/2006

[HRP brouillon de la caserne comme je la vois à peu près, que tu comprennes genre "le voit passer en courant", "s'appuie au mûr de la division", etc.: https://2img.net/r/ihimizer/img295/2789/basecaserneui1.png]
C'est une Zelda très enthousiaste à l'idée de revoir son suzerain qui descendit de cheval, une fois arrivée dans la cour de la caserne. Elle était brûlante d'énergie rien qu'à toucher le manche de l'épée qui était dans son fourreau, accrochée à sa ceinture ; le palefrenier dû presque emprunter un pas de course pour attrapper le cheval qu'elle avait vite fait d'abandonner ! Déjà, elle venait vers Cartil qu'elle avait vu passer en courant, tout en fixant ses brassards ; il lui semblait que cela faisait des lustres qu'elle ne s'était plus entraînée sérieusement à l'épée. Et même à l'arc. Il lui prenait quelques fois l'envie d'aller courrir sous un beau soleil, mais jamais elle ne pensait à aller tester ses capacités physiques, sûrement parce que, seule, ça n'était pas bien motivant...

"Ou peut-être parce que j'ai peur de me retrouver essoufflée trop rapidement !" se murmura-t-elle, pouffant de rire.

"Ohé Monseigneur ! Est-ce bien moi que vous attendez ? Je vous prierais de m'arrêter ces échauffements, ou vous aurez un avantage sur moi ! En garde !"

Zelda dégaina son épée, fière de la surprise apparente qu'elle avait provoquée ; elle avait toujours préféré ces arrivées subites aux "bonjour !" traditionnels !
Dans un sourire moqueur, tout en fléchissant les genoux, elle recula de quelques pas... Mais elle mourait d'envie de sauter dans les bras de son ami, ou sur son dos ; de lui faire un calin ! Malheureusement, ces gestes, pour un endroit comme celui-là, plutôt achalandé, auraient été déplacés. Alors elle se contenta de se dandiner un peu, signe de son impatience : Cartil l'observait sans bouger.

"Mais qu'attendez-vous ?"

Elle éclata de rire, posa la pointe de sa lame au sol et s'appuya doucement sur le manche, une main sur la hanche... Elle faisait mine de patienter, imitant également, en se yeutant les ongles, cet air snobinard qu'elle ne supportait de personne... Et c'est de cette connerie que le Comte profita pour dégainer à son tour. Zelda en fut ravie, et se remit vite-fait en position :

"Ah ha !" Elle attaqua, mais sans trop de force, profitant de sa défense non suivie d'une autre attaque pour approcher ses lèvres de sa joue et y poser un baiser amical. "Vous m'avez manqué, mon Comte ! Vous êtes-vous aussi ennuyé de ma présence guillerette ? Tu vois que je sors de jolis mots, hein... ? Je me cultive ; vive la lecture !"

Elle rit, recula et prit à nouveau sa position, mode défense ON, en attente de son attaque...

"Ohé Monseigneur ! Est-ce bien moi que vous attendez ? Je vous prierais de m'arrêter ces échauffements, ou vous aurez un avantage sur moi ! En garde !"

Ayant entendu cette voix bien familière, le Comte se retourna et vit sa vassale sortir son épée de son fourreau. Zelda était décidemment très motive pour se battre ! ^^ En revanche, la pose qu’elle prit ensuite, moqueuse et blagueuse à la fois, lui ressemblait typiquement se dit Cartil ! Il la reconnaissait bien la, si joueuse lorsqu’ils étaient entre eux, loin de toutes les mondanités des cérémonies auxquelles ils participaient, ou de leur travail.

"Mais qu'attendez-vous ?"

Le Comte la regarda encore quelques secondes, amusé par ses pitreries. C’était bon de la retrouver ! Lui qui ne l’avait pas vue depuis si longtemps… Lui aussi désirait se montrer plus affectueux, mais les circonstances, les soldats aux alentours, et surtout son épée l’en empêchaient. Il n’y avait donc pas d’autre alternative pour Cartil que de sortir son arme à son tour.

Mais toi voyons ! Attaque donc la première, je t’attends !

"Ah ha !"

Cartil sourit, l’idée qu’elle puisse faire preuve de brutalité l’amusait beaucoup ! La jeune demoiselle qu’il connaissait était tellement a l’opposé d’un tel comportement ! Mais l'attaque de sa vassale le sortit de ses songes, il ne s'attendait pas a ce qu'elle passe a l'action ! Et surtout pas si vite ! Heureusement, cela n'était qu'une manière de masquer un baiser amical, ce qui eut pour effet de lui décrocher un autre sourire, sur le coin gauche de ses lèvres.

"Vous m'avez manqué, mon Comte ! Vous êtes-vous aussi ennuyé de ma présence guillerette ? Tu vois que je sors de jolis mots, hein... ? Je me cultive ; vive la lecture !"

L’homme ne put alors réprimer un fou rire, entendant Zelda se vanter de l’expression qu’elle venait d’utiliser ! Il essaya de se dominer, levant son épée comme si un vrai combat l’attendait. Pourtant, le fou rire persistait, un bon rire franc et honnête comme il y en a peu lorsqu’on est aussi occupé.

Alors tu veux te battre des maintenant hein ? Tu ne voudrais pas que nous nous entrainions d’abord ? Ce serait peut être plus recommandé… Soit, alors en garde !

Le Comte se mit alors en position de l’aigle. C’était une technique utilisée dans les contrées ou l’on parle italien, consistant à placer son épée, tenues a deux mains, au dessus de sa tête, afin de transformer l’inconvénient du poids de l’épée en avantage.

Première leçon ! La position de l’épée ! Regarde comment je place mes mains au dessus de mon front. De cette manière, lorsque je porterai un coup, la masse de l’arme pourra aisément être transformée en vitesse ! C’est beaucoup plus facile et plus efficace que si tu devais commencer à soulever ton épée alors que ton adversaire est en train de te frapper. S’il a une arme légère, tu seras touchée avant même d’avoir pu te mettre en position défensive !

Cartil attendit alors que son eleve se mette en position, observant attentivement si celle-ci effectuait correctement les mouvements attendus. Cela n'etait pas facile au debut, il fallait un peu de temps pour s'habituer au poids de l'epee. Mais c'etait les conditions indispensables pour se battre avec ce type d'arme.

Alors, prete ?

Une fois Zelda en position, Cartil donna une legere impulsion en avant de son epee, avec grace a son poids, celle-ci partit tres rapidement dans un mouvement semi-circulaire en direction de l'epee de Zelda. Le combat avait bel et bien commence maintenant. Bien sur, le coup etait calcule pour ne pas la blesser, il visait uniquement son epee. Une fois le contact avec l'epee de la Dame, Cartil profita de son elan pour remonter son arme a hauteur de tete, avant qu'elle ne replonge dans un second assaut brutal. De cette maniere, il pouvait aisement enchainer plusieurs coups sans beaucoup se fatiguer ! Les chocs avaient ete violents, au point que son eleve en fut destabilisee. Mais tel etait l'objectif, elle devait apprendre a tenir fermement son arme, sous peine de la perdre en plein combat. Apres quelques secondes, laissant le temps a Zelda de reprendre position, Cartil enchaina alors plusieurs coups, toujours diriges vers son epee. Il fallait eviter tout risque de blessure, qui ne pourrait etre qu'importante, au vu de la vitesse des coups portes. Mais avec ce poids, il eut ete bien trop fatiguant de ralentir la vitesse des armes. Le Comte frappa alors par la droite, et lorsque son arme, emportee par sa vitesse, eut depassee l'arme de Zelda apres le choc, Cartil reenchaina immediatement sur un coup par la gauche. Il etait en effet facile de faire replonger l'epee dans l'autre sens, une fois que celle-ci

Alors, que dis-tu de ce premier echauffement ?

Nombre de messages : 36 Date d'inscription : 05/09/2006

- Deux mois plus tard -

Depuis leur dernier entraînement ensemble à l'épée, Zelda avait seulement donné un minimum de ses nouvelles à Cartil, tout comme elle n'en avait que peu reçu de lui. Plus de soixante jours devaient être passés depuis la dernière fois où ils s'étaient vus. De très longs jours d'un hiver monotone pour beaucoup de gens... de ceux à qui chaque brise fraîche tirait un nouveau soupir ; de ceux-là qui priaient désespérément dans l'unique but de rapprocher le printemps. Seule la fonte de la neige faisait renaître les sourires, c'était bien connu ! Mais Zelda, elle, ne pouvait s'empêcher d'admirer le paysage hivernal qui l'entourait, se moquant du fait qu'elle n'aurait certainement pas vu venir mars avec le même enthousiasme sans les rencontres et évènements récents. Car si les champs et la végétation d'une blancheur pûre lui laissaient une impression de sérénité, et non de frustration ou de lassitude, le froid mordant propre aux grands espaces la ramèneraient toujours de ses rêveries heureuses...

D'ailleurs, c'est une observation plus attentive de l'horizon qui, malgré la fine neige tombante, laissa remarquer à Zelda l'approche du lieu de rendez-vous. Elle se retenait de ne pas lever les yeux au ciel pour juger de la gravité de son retard, afin d'éviter de se prendre un trop gros flocon dans l'oeil, pensant qu'elle pourrait se fier à l'épaisseur de la couche de neige sur les épaules de ce cher suzerain... représentant la durée de son attente. Hum, ne restait plus qu'à l'espèrer de très bonne humeur ! Elle rit, ce qui sonna plutôt faux, et, nerveuse, hâta le pas. Comment allait-elle le lui annoncer ?

Une dizaine de minutes suivant cette profonde interogation l'avaient menée face à lui. Il était droit, fier, bien vêtu, à quelques mètres d'elle. Mais cette distance semblait si pénible à franchir ! À peine le premier pas fut-il effectué que Zelda sentit les battements de son coeur accélérer. Son discours était pêle-mêle dans sa tête. Toutes les idées qu'elle avait mûries, les arguments auxquels elle avait longuement réfléchi, tout venait d'être oublié, et le plus frustant était qu'elle se voyait déjà, au retour, être en mesure de tout débiter. Jamais devant lui. Mais pourquoi ? Pourquoi était-ce si compliqué de trouver les mots dans cette situation précisément ? Après tout, ils étaient amis de longue date avant tout titre et... bon, oui, elle savait répondre à cette question.

Un hochement de tête difficilement visible venait d'accompagner cette idée. Elle savait, mais essayait tout de même de ne pas y penser ; c'était une source non pas de colère, mais plutôt de... enfin disons que cela provoquait un sentiment d'injustice, tout en sachant que ça n'était que "normal et le point de vue le plus sensé". Elle connaissait Cartil et devinait ses convictions, savait sa position. Il ne dirait rien, ça non, peut-être justement pour la laisser culpabiliser ; chaque nouveau matin en Champagne égalait à un jour de plus loin de ses terres, loin de ses réelles responsabilités. Zelda y restait par égoïsme, certainement, utilisant la guerre comme... prétexte ? Non, non, elle se retint de grimacer en constatant qu'elle se jetait encore des reproches et se contenta de rejoindre son suzerain, affichant un sourire se voulant confiant. Elle devrait lui parler d'Eckhardt et de tout ce qui tournait autour de la Champagne, mais venait en premier lieu pour apprendre à mieux se battre.

"Cher ami, j'espère que tous mes efforts auront servi ; j'ai continué à m'entraîner durant tout ce temps, en espèrant faire honneur au dicton qui affirme que tout élève dépasse un jour le maître." Elle lui fit un discret clin d'oeil, et sourit. "Donc, vous êtes en pleine forme, j'imagine. Parce que sans cela, dites tout de suite adieu à votre orgueil masculain, Monseigneur. J'ai bien l'intention de me défouler, aujourd'hui, j'en aurais besoin. Ensuite, j'ai pensé que peut-être nous pourrions dîner ensemble, car, comme vous le savez, je veux depuis quelques temps que nous discutions sérieusement des projets futurs pour Sapois, et pour moi..."

Cela faisait maintenant un certain temps que Cartil attendait sa vassale pour commencer l'entrainement. Aujourd'hui encore, et comme chaque matin precedent l'entrainement de Zelda, il s'etait leve tot, souhaitant etre le premier au lieu du rendez vous. Prerequis indispensable pour gagner le respect de son eleve en tant que professeur. Cependant, il avait du vouloir trop bien faire, car il en etait a plus d'une heure d'attente, et la neige tombante n'arrangeait pas les choses pour lui. Le froid commencait a lui mordre la peau, et chaque contact entre sa peau et son armure le gelait un peu plus. Heureusement que le paysage etait magnifique en ces contrees, ce manteau uniformement blanc recouvrant chaque parcelle de terre sauvage, ou de civilisation rappelait a chacun que la Nature avait toujours le dernier mot. C'etait un sentiment d'humilite qui se developpait en lui, la Nature devra toujours etre respectee, pour sa beaute comme pour sa force.

L'arrivee surprise - il ne l'attendait effectivement pas si tot - de sa vassale le tira hors de ces pensees. Zelda etait enfin la, et l'entrainement allait pouvoir commence. Quoiqu'elle...elle semblait differente aujourd'hui, un peu de timidite, l'air pensive avant de se lancer dans une longue replique qui devait se vouloir etre rassurante. Et il etait clair que quelque chose d'important avait du la retenir aussi loin de ses terres pendant aussi longtemps. Cette chere Zelda devait preparer quelque chose... Cartil l'avait toujours vue comme une amie, mais pas seulement. Elle etait aussi sa protegee, c'etait un peu "sa petite" Zelda. Malgre ses airs de jeune femme, elle gardait des traits de caractere plus enfantins. Jamais elle ne voudrait se montrer faible face aux autres, mais au plus profond d'elle meme, son ami la savait fragile quelque fois, sur certains sujets. Et cela l'attendrissait, la rendait mignonne a ses yeux, au point qu'il serait pret a tout pour veiller sur elle, meme a outrepasser les regles d'une amitie "normale" en s'interrogeant un peu plus que de coutume sur ce "Eckhardt". Cet homme se devait d'etre l'homme parfait, et d'aimer Zelda sans condition, sans quoi Cartil saurait lui montrer qu'on ne se joue pas de ses vassales. Leur faire du mal revenait a lui faire du mal, voire pire encore...

"Cher ami, j'espère que tous mes efforts auront servi ; j'ai continué à m'entraîner durant tout ce temps, en espèrant faire honneur au dicton qui affirme que tout élève dépasse un jour le maître." Elle lui fit un discret clin d'oeil, et sourit. "Donc, vous êtes en pleine forme, j'imagine. Parce que sans cela, dites tout de suite adieu à votre orgueil masculain, Monseigneur. J'ai bien l'intention de me défouler, aujourd'hui, j'en aurais besoin. Ensuite, j'ai pensé que peut-être nous pourrions dîner ensemble, car, comme vous le savez, je veux depuis quelques temps que nous discutions sérieusement des projets futurs pour Sapois, et pour moi..."

Ah mais j'espere bien ma chere ! Vu l'heure qu'il est, vous avez probablement eu le temps de reviser "L'art du Combat a l'Epee" en 10 volumes de 500 pages chacun ! Sinon oui je vais bien, encore que j'ai froid mais ca passera vite une fois que nous aurons commence l'echauffement. Echauffement ou vous aurez interet a suivre, chere eleve, sans quoi VOUS risquez d'y perdre votre orgueil ! Quant au diner, je pense que cela s'impose, vous avez 60 jours d'aventures a me raconter, et je tiens a ecouter votre recit avec le plus grand interet !

Bien que la perche de la confidence etait tendue, Cartil voulait sincerement ecouter le recit de son amie, elle avait probablement de nombreuses aventures a conter, et assurement de nombreuses situations ou ils pourraient rire ensemble de ce qu'elle a fait la bas !

Bien ! Commencons l'echauffement. Tout d'abord, course a pied ! Vous qui aimez tant ca ! Nous allons courir 30 minutes en faisant le tour de la caserne pour nous rechauffer, et vous essoufflez un petit peu. Apres tout, rares sont les occasions dans une bataille ou nous pouvons nous battre en etant repose, la plupart du temps, vous aurez a batailler apres une longue charge, ou au moins a bout de souffle. C'est le moment de me montrer vos progres !