Arrivée de Lassa

Quittant sa chaumière avant l’aube, Lassa avait laissé son bambin aux bons soins de sa gouvernante et s’était emmitouflé dans sa longue cape, prévoyant que le route serait longue et froide jusqu’au domaine de Champagnole. Elle avait lentement préparé un cheval, posant sacoches et couverture en cas de tombe de neige, et l’avait sortit de l’écurie en tirant sur les rênes. Elle ne monta en selle qu’après s’être arrêté au marché pour acheter quelques petites choses à grignoter.

Chevauchant dans la faible lueur matinale, elle ne croisa que très peu de villageois.

Lorsque Lassa vit enfin les premiers bâtiments du domaine, le soleil avait presque atteint son zénith. Elle fit encore avancer la bête, jusqu’à apercevoir distinctement les grilles, puis s’était doucement laissé glisser au sol. La jeune femme alla rabattre sa capuche sur ses épaules, laissant le froid lui piquer les joues, et admira pendant un moment l’imposant domaine qui se dressait devant elle.

En tirant un peu sur la bride du cheval, elle avança jusqu’à l’entré où un gardien lui demanda de s’identifier. Elle ne répondit pas tout de suite, les yeux fixés sur les remparts.

-Dites seulement au Comte que c’est Lassa.

Elle détacha son regard des murs et gratifia le garde d’un léger sourire.

L'un des gardes a l'entree de la porte, Karl, etait de faction depuis maintenant deux heures. Il avait avec lui quatres freres d'armes : Jonas, Jean, Philippe et Thomas. Tous se connaissaient bien, car ils avaient fait leur service militaire ensemble. Le temps commencait a leur sembler long, lorsqu'une jeune cavaliere se presenta a eux. Celle-ci ne les laisserent pas de marbre. Il fut immediatement seduit par cette jolie demoiselle se presentant aux portes du Chateau. Elle, avec son si joli sourire et son visage si doux.

Ils furent stupefait d'entendre son nom. La rumeur se rependait depuis plusieurs jours maintenant, le maitre des lieux aurait trouve l'amour... L'elue de son coeur se nommait Lassa, une Vesoulienne a ce qu'il paraissait. Les messagers faisant regulierement le trajet entre Vesoul et Champagnole pour avertir le Comte de ce qu'il se passait chez lui, l'avaient laisser entendre... C'etait donc elle !

Mais Karl, Sergent renomme et experimente, prefera malgre tout s'assurer que cette personne etait bien la veritable Lassa. Il decida donc de lui poser une simple question, preferant cela a l'idee de faire une fausse joie a son Chef.

Excusez moi mademoiselle, mais auriez vous l'aimabilite de me dire d'ou vous venez ?

Ayant recu confirmation que cette Lassa etait bien la bonne, le Sergent Karl fut soulage. Il aurait l'honneur d'annoncer a Cartil une nouvelle qui ne manquerait pas de le rendre heureux !

Veuillez me suivre si vous le voulez bien. Je vais vous conduire aupres de Messire Cartil.

Le Sergent leva legerement son bras, invitant par la la Demoiselle a le suivre.

Caporal Jonas ! Prenez la releve jusqu'a mon retour. dit le Sergent Karl.

A vos ordres Sergent ! repondit le jeune sous-officier.

Et le Sergent enchaina, esperant mettre la jeune demoiselle a l'aise...

Messire Cartil est actuellement occupe a suivre l'entrainement de la cavalerie. Ils s'entrainent a la charge, vous savez ? Mais je suis sur qu'il se fera un plaisir de vous recevoir !

Le Sergent continua durant quelques minutes a travers la cour du domaine. Petit a petit, les fleurs, les petits etangs et les arbres laisserent place a une vaste prairie d'ou on pouvait entendre raisonner de lourds sabots. Karl ne savait pas si ce qu'il allait dire se faisait ou non. Mais soit, il tenait quand meme a lui dire, esperant lui faire plaisir.

Vous savez Mademoiselle, on parle beaucoup de vous ici. En bien evidemment ! Les Champagnolais et Arboisiens ne parlent plus que de vous vous savez ? Tout le monde est heureux ici que le Comte ait pu trouver quelqu'un comme vous...

Karl etait hesitant sur les derniers mots. Il avait peur d'avoir dit quelque chose qu'il ne fallait pas, il n'avait jamais ete tres doue pour parler aux dames. Heureusement, Cartil etait en vue.

Monsieur le Comte est la bas mademoiselle, nous y serons bientot.

Mais Cartil avait deja repere sa Bien Aimee. Il la reconnaissait au loin, a sa demarche, aspect de son physique qui lui avait toujours plus. Comme tout le reste en fait ! Il profita de l'entrainement de ses cavaliers pour tester leur promptitude a changer de formation, et surtout, bien evidemment, pour acceuillir sa Douce comme il se devait. Cartil fit un signe a son capitaine, qui donna immediatement les ordres necessaires. Et en quelques secondes, la centaine de cavaliers vetus aux couleurs des deux domaines - bleu et rouge - s'alignerent de part et d'autres du chemin de la noble demoiselle. Cinquante cavaliers sur chaque flanc, croisant leur lance au sommet du chemin et poussant un cri, tous en coeur, pour former une allee d'honneur a Lassa. Cartil etait ravi, comme premiere venue ici, elle ne pouvait pas etre mieux acceuillie !

L'air qu'avait pris les hommes qui se tenaient devant elle lorsqu'elle avait prononcé son nom l'avait fait sourire. Ils semblaient savoir qui elle était et étaient surpris par sa présence.

Lassa répondit à la question que l'un deux lui posa et ce dernier sembla satisfait, puisqu'il l'invita à le suivre.

-Je vous remercie. À qui dois-je laisser le cheval ?

L'un des soldats le prit par la bride afin de l'emmener aux écuries, geste qui fut rapidement remercié par la jeune femme. Puis elle suivit celui dont elle ignorait toujours le nom, mais qu'elle savait sergent par les dires d'un certain caporal Jonas. Marchant à ses cotés, elle l'avait sagement écouté parler, prenant un certain plaisir à l’entendre dire que les gens du domaine parlaient d’elle. Ainsi, les nouvelles couraient vite; plus vite même que dans sa propre famille, ce qui la fit sourire. Elle allait répondre quelque chose lorsqu’il lui indiqua son homme au loin.

Lassa avait tourné le regard vers lui, il était là, parmi une centaine de cavaliers. Il était tout ce qu'elle aimait et elle aimait tout de lui. Elle lui adressa un sourire malgré la distance qui les séparait encore. Elle put remarqué un simple geste à l’un des hommes avant que tous se séparent en deux lignes bien distincte sur le long de l’allé. Elle rougit un peu, elle ne s’attendait pas à un tel accueil.

La jeune femme avançait relativement lentement, intimidé par tous ces hommes vêtus de bleu et de rouge. Mais son regard rayonnait et allait se noyer dans celui de son amour. Elle fit abstraction des lances qui se croisait au dessus de sa tête et franchi les derniers pas qui l’empêchaient d’enlacer Cartil. Arrivant enfin à ses cotés, elle fit glisser ses bras autour de son corps, mêlant son odeur à sa sienne et l’embrassa tendrement.

Ce n’est qu’après avoir détaché ses lèvres des siennes qu’elle parla.

-Bonjour mon Trésor.

Elle lui sourit, puis se souvenait soudain de tout le régiment qui se dressait derrière elle, Lassa lui lança un regard taquin.

-Navré de vous déranger dans votre entrainement !

Elle l’embrassa de nouveau, ne lui laissant pas le temps de répondre.

Le baiser de Lassa fut pour lui un doux moment de bonheur. Lui aussi ferma les yeux, si bien qu'il ne put profiter de la beaute du visage de sa Tendre pendant quelques secondes... Dure epreuve, mais heureusement compensee par la caresse de sa main dans ses longs cheveux. Quel instant magique ! Il aurait pu rester serre contre elle encore longtemps, mais il y avait encore quelque chose qu'il voulait lui montre. Une partie du parc qu'elle n'avait pas encore vue, et qui lui tenait a coeur.

-Huumm, et que mange-t-on dans un tel domaine ?

Le Comte ne savait pas exactement quoi repondre a cette question. La plus simple des reponses aurait ete : "Ce que tu veux mon Ange ! Je pense que les cuisiniers sont en mesure de te faire le repas que tu preferes !" Il aurait egalement pu donner le menu du jour, s'il avait pris le temps de lire la carte preparee par les cuisiniers la veille, mais la fatigue l'ayant emportee, il est alle se coucher sans en prendre connaissance. Il ignorait donc totalement quel serait le plat d'aujourd'hui...

Je t'avoue que pour aujourd'hui, je l'ignore totalement mon Coeur ! Mais si des demain, tu pourras avoir le plat que tu souhaites ! En esperant que tu me feras l'honneur de rester plusieurs jours avec moi ?

Aujourd'hui etait un bon jour, un tres bon jour. Cartil ne cessait de se repeter cette phrase, tant il etait heureux avec Lassa a ses cotes. Ils etaient dans ce parc qu'il aimait tant, a se balader sans que rien ne puisse les interrompre. La venue de Lassa avait du etre remarquee par les cuisiniers, et ceux-ci avaient probablement du adapter leur horaire en fonction des amoureux. Peu importait de toute maniere, le principal etait qu'il soit ici, avec Lassa, celle qu'il aime tant. Bien sur, aucune erreur ne serait toleree le jour de la premiere visite de sa Belle en ces lieux ! Les cuisiniers avaient tout interet a s'adapter a la situation pensait Cartil. C'est alors que la si jolie voix resonna a nouveau a travers l'ether :

-Et si nous attendions que l’achalandage du à l’heure se termine ?

Lassa se défit tranquillement de son étreinte en reculant de quelques pas. Cartil regarda Lassa, ne comprenant pas pourquoi celle-ci faisait mine de reculer a chaque fois qu'il faisait un pas vers elle. Elle semblait avoir une lueur de malice brillant dans ses yeux.

-Mon estomac est capable d’attendre bien plus longtemps que... mes lèvres.

Et Cartil sourit, sans la moindre hesitation. Un baiser, rien d'autre ne pouvait plus lui plaire en ce moment ! Il sentit une fine main attrape la sienne, une main a la peau si douce... Cette main entraina la sienne contre le corps de Lassa, la Douce Lassa. Le visage de sa moitie s'approcha du sien, avant de stopper net, a quelques centimetres seulement. Quel doux maux ! Quelle douce jouissance de savoir les levres de celle qu'on aime plus que tout a seulement quelques centimetres des siennes ! Savoir que dans un court instant, quoique toujours trop long, le contact s'etablira...

-N’est-ce pas ?

Et bien sur, aucune reponse ne se fit entendre. Aucune reponse n'avait besoin d'etre dite a cet instant apres tout. Rien ne comptait plus, si ce n'est partager ce moment avec Elle. L'heure etait propice a present. Il etait temps de lui montrer un spectacle qui, il l'esperait, la marquerait. Il etait heureux que Lassa ait decide de ne pas manger tout de suite, sans quoi il aurait probablement ete trop tard pour cela. A son tour, il se recula d'un pas, lui permettant d'observer le visage de Lassa dans son entierete. Il lui tendit la main, de la maniere la plus douce et la plus tendre qu'il put :

Viens ! Il y a quelque chose que je voudrais te montrer a present. Cela fait quelques heures que nous marchons dans ce parc, et il y a un endroit que tu n'as pas encore vu. Un endroit que je tiens a te montrer a une heure precise. Te sens-tu prete a galoper encore une demie heure pour voir quelque chose de magnifique ?

Une fois la reponse obtenue, Cartil emmena sa Douce aupres des ecuries, ou les pages s'activerent a preparer leurs chevaux. Par securite, le Comte indiqua aux pages l'endroit ou il se rendrait, mais de maniere discrete, sans que son invitee ne s'en rende compte. Celle-ci etant occupee a preparer son propre cheval avec l'aide des garcons d'ecuries. Mais ils devaient se depecher, car il fallait etre a l'endroit voulu en temps et en heure. Manquer le precieux rendez vous pouvait gacher la surprise, et Cartil ne voulait meme pas envisager cette possibilite !

Sans vouloir brusquer sa Belle, mais presse quand meme, le Comte pressa sa monture de parcourir les kilometres qui les separaient de sa surprise. Plusieurs dizaines de minutes furent necessaires au petit couple pour parvenir la ou ils le voulaient. Le chemin ne fut pas tres difficile a parcourir, le sentier etant deja bien balise. Mais ils durent cependant reduire l'allure a l'approche des collines, les chevaux etant incapables de tenir un tel rythme en pente. Et soudain, peu avant le sommet, Cartil descendit de monture et demanda a sa Belle d'en faire de meme.

Continuons a pied veux-tu ? Nous pouvons laisser les chevaux ici, cela ne craint rien. Viens ici, je vais te bander les yeux ! Je veux que tu decouvres le paysage d'un coup !

Cartil attrappa un foulard prepare pour l'occasion, et le noua autour du visage de Lassa de telle maniere qu'elle ne pouvait plus rien voir. Il la guida alors sur les quelques pas qu'ils leur restaient a parcourir, avant de la stopper net, il patienta alors quelques minutes, pour que la lumiere soit parfaite, avant de lui demander si elle etait prete. Ce faisant, il profita de l'aveuglement de celle-ci pour lui glisser une rose dans les cheveux, mettant encore l'accent sur son magnifique visage qu'il ne put s'empecher d'embrasser une nouvelle fois, tant celle-ci devenait de plus en plus belle a ses yeux. Quelle joie pour lui de se retrouver en ce coin desert, tranquille, et si magnifique. C'est alors qu'il lui retira le foulard, le moment tant attendu etant enfin arrive. Lassa allait decouvrir une vue pour laquelle Cartil avait beaucoup d'admiration, celle-ci lui inspirant respect et humilite, une vue qu'il tenait a partager avec sa Bien Aimee...

Cartil vit s’avancer Lassa avec plaisir. Ce petit être qu’il aimait tant semblait si heureux, et cela le ravit ! Sa surprise était totale, il avait offert à Lassa un spectacle qu’elle n’oublierait pas de si tôt, et plus important encore, il était là, seul avec elle sur le sommet de cette colline. Hypnotisé par sa Belle, le Comte mit quelques secondes à réagir lorsque celle-ci lui tendit la main. Esquissant un léger sourire, il accueillit sa main avec tendresse, avant de la laisser passer ses bras autour de lui. Quelle sensation magique de la savoir contre lui ! Sa petite tête, si mignonne et si douce, était posée contre sa poitrine. C’est ainsi qu’ils regardèrent, ensemble, l’astre filer sous la ligne d’horizon. Il prit alors soin de lui caresser le dos, tendrement, pour éviter qu’elle ne prenne froid en ces sommets venteux. Quelques baisers furent échangés, sur le front, sur son petit nez, et bien entendu, sur ses si délicieuses lèvres.

-Tu sais, je n’ai peut-être pas quelque chose d’aussi magnifique à te montrer, mais j’ai bien emporté quelques petites choses qui pourraient nous satisfaire dans mes sacoches. Ce n’est pas le grand luxe, seulement quelques miches de pain et petits fruits, mais ce peut être bien de manger ici, non ? J’avais même emporté des couvertures au cas où la route serait froide.

Un baiser s’en suivit, long et tendre, à l’image de son Ange. Celle-ci approcha son visage du sien, lui murmurant la plus belle phrase qu’il pouvait entendre…

Je t’aime.

La réponse ne se fit point attendre. Celui-ci passa le revers de son doigt sur le visage de Lassa, lentement, tout en contemplant son si beau visage. Bien vite, l’entièreté de sa main vint en renfort, comme si le contact entre sa peau et ce seul doigt ne suffisait plus. Il la posa sur la joue de Lassa, lui caressant le visage de son pouce. De son bras droit, il allongea délicatement sa Douce sur l’herbe encore verte, mais légèrement humide de cette colline. Puis ce fut à son tour de s’entendre, reposant sa tête sur son bras gauche. Apres avoir passé quelques secondes à observer sa Tendre Amie, Cartil inclina son visage au dessus du sien, pour lui donner le plus long, le plus amoureux, et le plus langoureux baiser de toute sa vie. Il prit son temps pour approcher ses lèvres des siennes, car rien ne pressait. Et cette attente était si délicieuse… L’homme ferma les yeux, afin de profiter encore plus intensément de ce baiser. Le premier contact entre leurs lèvres fut bref, mais directement suivi par un second, plus long. Puis ce fut au tour de leur langue de s’entremêler, dans une danse sans fin. Elles ne se quittèrent plus durant de longues minutes et c’est à cet instant, que le Soleil émit son dernier rayon, comme s’il avait comprit que les amoureux désiraient rester seuls à présent.

Je t’aime aussi mon Cœur. murmura Cartil…

Un nouveau baiser prit la suite, avant qu’il ne relève la tête. Il voulait l’observer une fois de plus, dans les moindres détails. Et celle-ci était tout simplement parfaite… Il passa sa main sur son front, la regardant droit dans les yeux.

Ce que tu es belle…

Cartil passa une nouvelle fois sa main dans ses cheveux, s’imprégnant à nouveau de son odeur. Il passa encore de longues minutes à l’observer, chaque détail de son visage, de son corps. Elle était si parfaite ! Pour rien au monde il n’aurait voulu être ailleurs en ce moment. C’était ici, et avec elle qu’il voulait être. De cette journée, il s’en souviendrait toute sa vie. Il en était persuade. Cet instant était si magique, si pur. Tout était réuni pour que les deux êtres soient heureux.

La proposition de Lassa concernant ce qu’elle avait apporte tombait à point ! Ainsi, ils n’auraient pas à quitter ce lieu magique. Ils pouvaient rester là encore plusieurs heures, et peut être même y passer la nuit si Lassa le désirait. Cette fille était décidemment géniale. Elle pensait à tout ! La faim commençait à le tirailler, cela faisait normalement une heure qu’il aurait du manger. Mais cela ne le préoccupait pas outre mesure, avec elle à ses cotés, il était bien au dessus de tout ca. Cependant, Lassa n’avait peut être pas mangé depuis plus longtemps que lui, et elle avait voyage qui plus est.

Tu veux manger maintenant mon Cœur ? Ou peut-être préfères-tu attendre encore un peu ? En tout cas, tu as eu une merveilleuse idée d’apporter tout cela ! Je n’avais pas envie de repartir maintenant, et avec l’empressement, j’ai complètement oublié de préparer quelque chose ! Heureusement que tu es là ! Dit Cartil en souriant.

Les douces paroles qu’elle avait prononcées à l’oreille de son Tendre s’étaient ensuivies de caresse. D’abord celle d’un doigt, puis une main, doucement sur son visage. Ses yeux s’étaient refermés à ce doux contact, profitant de chaque seconde, savourant chaque caresse. Puis, Cartil alla doucement l’allonger au sol, avant de s’étendre à ses cotés. Ses yeux s’étaient rouverts, observant l’homme près d’elle. Si beau, son visage se découpait dans les dernières lueurs et passa d’à coté, au dessus d’elle. Lassa continua de le regarder alors que son visage s’approchait du sien dans une délicieuse lenteur. Leurs lèvres ne firent que se frôler d’abord avant qu’ils échangent un baiser des plus langoureux.

Je t’aime aussi mon cœur.

Elle eu à peine sourit que déjà leurs lèvres s’unissaient. Lorsqu’il releva un peu la tête, les deux amoureux échangèrent un nouveau regard, suivit d’une caresse.

Ce que tu es belle…

Elle ne put s’empêcher de lui sourire tendrement; ces paroles avaient si bien sonné à son oreille qu’elle n’osa ajouter un mot, elle se contenta de lever lentement une main qu’elle alla doucement poser sur l’une des joues de son ange, tout en approchant un peu son visage du sien. Elle l’embrassa de nouveau avec tout autant de passion, fermant les yeux au contact de ses lèvres.
Puis ils échangèrent de long regards, se détaillant l’un l’autre dans l’obscurité naissante.

Tu veux manger maintenant mon Cœur ? Ou peut-être préfères-tu attendre encore un peu ? En tout cas, tu as eu une merveilleuse idée d’apporter tout cela ! Je n’avais pas envie de repartir maintenant, et avec l’empressement, j’ai complètement oublié de préparer quelque chose ! Heureusement que tu es là ! Dit Cartil en souriant.

Elle répondit à son sourire. Malgré la faim qui commençait à la tenailler, elle n’avait pas vraiment envie de manger maintenant. Du fait, elle fit doucement basculer Cartil, se retrouvant à son tour au dessus de lui.

-Peut-être un peu plus tard oui.

Elle sourit avant d’aller échanger un langoureux baiser. Quittant ses lèvres, elle l’embrassa sur la joue, descendant dans son cou... Elle posa ensuite la tête contre sa poitrine et fit lentement courir un doigt le long de son torse avant de glisser jusqu’à sa main. Leurs doigts s’entrecroisèrent et Lassa ramena les mains uni près d’elle, posant un doux baiser sur celle de son ange. Elle resta ainsi pendant un moment, le souffle lent, à écouter son cœur battre.

-Tu sais...

Elle sera tendrement sa main dans la sienne.

-Il va falloir retrouver le cheval pour les quelques vivres, mais je suis si bien ainsi...

Elle aurait voulu que ce moment ne s’arrête jamais. Si loin de tout, seul avec eux-mêmes, collé l’un contre l’autre dans une tranquillité enivrante, Lassa aurait pu y passer le reste de la nuit... mais il ne suffit que de quelques minutes avant que son estomac ne se plaigne de nouveau. Elle releva un peu la tête, la tournant vers Cartil. Elle l’observa encore, loin de se lasser de le regarder. Elle ferma les yeux l’espace d’un instant, comme pour imprégner l’image de cet instant magique au plus profond d’elle-même. Puis elle les ouvrit lentement, se redressant sur ses genoux, à coté de Cartil. Quittant la chaleur du corps qu’elle aimait tant, la jeune femme fut parcourue d’un frisson, sa chemise ayant pris l’humidité au contact du sol.
Elle reprit doucement la main de son amour dans la sienne, l’invitant à se lever à son tour.

-Allez vient, je commence à mourir de faim.

Elle lui offrit un tendre sourire et ils se levèrent complètement. La jeune femme retira quelques brindilles d’herbe de la chemise de son bien-aimé et ils redescendirent une petite partie de la colline où elle avait prit soin d’attacher son cheval. Elle s’en approcha en lui faisant savoir sa présence et ils détachèrent les sacoches contenant la nourriture. En mettant la main sur les couvertures roulées, elle tourna la tête vers Cartil en souriant. Elle n’eut besoin que d’échanger un simple regard avec lui, avant de les détacher.

Un nouveau vent s’étant levé, Lassa en déroula une de suite et s’emmitoufla sous la couverture, soustrayant ses vêtements légèrement humide au vent qui les rendait froid. Puis elle se rapprocha de nouveau de son bien-aimé afin de l’enlacer encore, comme si elle ne parvenait pas à quitter ses bras bien longtemps, et l’enveloppa du même fait sous sa couverture. Un second ''je t’aime'' s’en suivit, puis un tendre regard.

Soudain, elle se rappela d’un petit détail :

-Oh.. j’ai peut-être un peu de nourriture mais je n’ai rien emporté à boire !

C’était au tour de Cartil d’avoir sa chemise humide. La Jolie Lassa l’avait fait basculer sur l’herbe et il commençait à sentir l’humidité a travers sa chemise. Mais qu’importe en pareil moment… Il était bien, sa Douce se trouvait juste au dessus de lui, leurs visages proches l’un de l’autre, quelques mèches de ses cheveux se balançaient au gré du vent, effleurant parfois la peau de Cartil, provoquant chez lui un délicieux frisson. Ses yeux semblaient si purs que le Comte aurait pu s’y noyer… Quelle merveilleuse soirée passée avec elle ! Enfin seuls, loin des regards indiscrets, de toute perturbation. L’endroit était peu frisquet, mais si calme et romantique…

-Peut-être un peu plus tard oui.

L’homme sourit, heureux de voir qu’une fois encore, ils étaient du même avis. Celle-ci l’embrassa une nouvelle fois, nouvel instant de bonheur pour lui. Le rythme de son cœur augmenta une nouvelle fois, Sa Tendre lui faisant toujours autant d’effet. D’un coup, il sentit que celle-ci posa sa tête contre sa poitrine, geste si mignon qui procura lui procura un nouveau frisson. Il posa sa dernière main libre sur sa joue, la caressant avec tendresse. Il plaça leurs mains unies entre leurs deux poitrines pour avoir un peu plus chaud, pour la serrer un peu plus contre lui encore.

-Tu sais...

Elle sera tendrement sa main dans la sienne.

-Il va falloir retrouver le cheval pour les quelques vivres, mais je suis si bien ainsi...

Cartil y pensait aussi, mais n’avait pas envie de séparer leurs deux corps. Cette union était si pure, si tendre et si merveilleuse que la voir se relever fut malgré tout difficile. Il aurait tant aimé la garder un peu plus encore contre lui, mais peut-être celle-ci reviendrait, une fois le repas terminé. Et puis il fallait bien manger pour ne pas avoir trop froid cette nuit… Lorsqu’il vit cette si belle jeune fille se redresser, il fut une nouvelle fois subjugué par sa beauté. La vue de ce paysage soit fantastique, avec la pénombre commençant a gagné les vallées environnantes, mais Cartil n’avait d’yeux que pour elle. Elle, si mignonne sur ses genoux, les cheveux au vent, portant une chemise légèrement humide dans son dos. Elle, si tendre avec lui, si prévoyante, si… si parfaite !

-Allez viens, je commence à mourir de faim.

Allez d’accord, j’arrive mon Cœur !

Une fois levés, les deux amoureux se dirigèrent, main dans la main bien sur, vers leurs montures qui attendaient patiemment quelques mètres en aval. Lassa se dirigea vers la sienne avec prudence, de son coté, Cartil était lui aussi occupé à rassurer la sienne quant à sa présence. Une fois les rennes détachées de l’arbre qui les retenaient, l’homme tourna la tête en direction de sa moitie, pour voir si tout se passait bien. Il la vit poser une main sur sa couverture, avant d’échanger un regard avec lui. Il lui sourit, mais n’était en revanche pas certain de l’interprétation de ce geste. Qu’importe, il verrait cela en temps voulu. Celle-ci s’emmitoufla dans l’une des couvertures avant de se blottir dans les bras de Cartil, qui l’accueillit avec bonheur. Il posa sa tête contre la sienne, joue contre joue, pour écouter encore plus attentivement son « Je t’aime. ». Que celui-ci résonnait bien dans son oreille… Il prit une nouvelle inspiration, ne pouvant s’empêcher d’humer encore et encore son odeur. Il aurait voulu s’en imprégner, tellement celle-ci était douce. Celui-ci recula alors légèrement son visage, afin de l’observer droit dans les yeux. Ah ses yeux…

Je t’aime aussi Mon Cœur. Dit Cartil avec un tendre sourire…

Lassa lui répondit par un sourire, un si joli sourire qui mettait encore plus son visage en valeur. Et soudain, son visage changea, exprimant la surprise.

-Oh.. j’ai peut-être un peu de nourriture mais je n’ai rien emporté à boire !

Ne t’en fais pas pour cela ! Les écuyers équipent toujours nos chevaux d’un équipement pour passer la nuit. J’ai une large couverture, deux bidons d’eau, une arme ainsi qu’un peu d’argent.

Le Comte craint que le mot « arme » ne brise ce moment d’insouciance, que cela ne ramène Lassa a certains problèmes de la réalité. Il aurait peut-être du demander aux écuyers de la retirer, car le danger était quasiment inexistant sur ses propres terres. Seul le principe de précaution l’avait pousse à la garder avec lui. Heureusement, Lassa avait passée la majeure partie de sa vie a l’armée, la vue d’une arme ne devait pas la troubler outre-mesures. Mais Cartil se mit à réfléchir a propos des deux bidons d’eau. Cela pouvait être suffisant pour eux pour cette nuit, mais les chevaux devaient boire également, et passer la nuit au sommet de cette colline n’était peut être pas très prudent. Le vent aurait vite fait de les frigorifier. Et puis aussi, c’était l’occasion de faire decouvrir a Lassa une nouvelle partie de son domaine !

Mon Cœur, nous n’allons pas passer la nuit ici, il va faire beaucoup trop froid pour cela ! En revanche, dans la vallée en contre-bas, il y a un joli lac au bord duquel nous pourrons trouver refuge. C’est le lac Chalain. Nous pourrons en profiter pour faire boire les chevaux, ils doivent avoir soif eux aussi ! Qu’est-ce que tu en dis ?

-Encore une partie que je n’ai pas vue ?

Cartil contemplait son doux visage, auquel la lumière de la pleine lune naissante donnait un teint délicieux.

-Je suis d’accord. Devrons-nous chevaucher jusque là ? Rare sont les fois où j’ai chevauché après le couché du soleil. Et plus rare encore, emmitouflé dans une couverture.

Un baiser passionné s’en suivit.

-Tu sais ce qui serait plus prudent ?

Cartil sourit, rien qu’à imaginer ce que sa Tendre pourrait dire.

-Ce serait de chevaucher avec toi.

Le sourire se fit plus large encore ! La seule idée d’être oblige de rester serre contre elle l’enchantait ! Cartil s’imaginait déjà contre elle, humant l’odeur de son cou a chaque respiration… Mais malheureusement, la pente qu’ils avaient monte en venant était assez raide, et il commençait a faire noir. Leur poids combine pouvait déstabiliser leur monture et créer un accident.

Oui, tu n’as pas encore vue cette partie, mais je crois que tu vas beaucoup aimer ! Nous allons tout d’abord marcher pour descendre la colline, ce sera plus prudent. Nous ne pouvons malheureusement pas nous mettre a deux sur la même monture tout de suite… Du moins, pas tant que la pente sera aussi raide. Cependant, des qu’elle sera praticable, je t’inviterai à venir me rejoindre ! Mais a une condition seulement : Que tu m’invites a partager ta couverture… Dit Cartil avec un large sourire !

Les deux amoureux entamèrent alors la descente de la colline. Cartil regrettait de ne pas pouvoir serrer Lassa contre lui des maintenant, mais la simple vue de certains passages escarpes lui rappelait qu’il avait pris la bonne décision. Mieux valait séparer deux corps pour un instant que pour… non, ce n’est même pas la peine d’y penser ! La descente se fit sans grande difficulté, Cartil tenait les rennes de sa monture dans une main, tout en serrant la main de sa Douce de l’autre. Bien sur, certains baisers étaient nécessaires pour garder des forces, mais cela ne les ralentissait pas outre mesure. Des que le chemin se fit plus sur, l’homme stoppa, et après un nouveau baiser, posa le pied sur l’étrier de sa monture, avant de s’installer sur cette dernière. D’une main tendre, il invita sa Bien Aimée à lui confier les rennes de sa jument avant de le rejoindre. Il était heureux de savoir qu’il la serrerait contre lui dans quelques instants ! Alors que celle-ci s’installait devant lui, Cartil nouait les rennes de la monture de Lassa a la leur, afin d’éviter de devoir s’occuper de celle-ci.

Une fois celle-ci prête, le Comte s’emmitoufla avec elle dans sa couverture. Il lui confia les rennes, tandis qu’il se passait ses mains autour de sa taille. Il posa alors sa tête sur l’épaule de Lassa, et la serra bien fort contre lui. Il ressentit l’humidité de sa chemise, mais qu’importe, tout ce qui comptait était d’unir leurs corps…

Un baiser dans le cou s’en suivit, puis un long et tendre baiser sur la bouche, après que celle-ci eut tourne la tête.

Je t’aime Petit Ange !

Le Comte guida sa Bien Aimee au travers des prairies, évitant les bois, bien trop sombres a cette heure. Le voyage ne fut que de courte durée, le Lac Chalain étant juste au bas des collines. Une fois ceux-ci parvenus en vue du Lac, Cartil sortit un bras de la couverture pour le pointer vers l’etendue d’eau.
Regarde, nous y sommes !

Une fois au sol, Cartil et Lassa ne purent s'empecher de s'embrasser une nouvelle fois. Mais chaque fois etait unique, chaque fois etait encore mieux que la fois precedente ! Le Comte regarda longuement sa Bien Aimee droit dans les yeux lorsqu'elle decolla ses levres des siennes. Ce qu'elle etait belle. Ce qu'il etait bien avec elle ! Cette soiree etait decidemment de mieux en mieux, un vrai compte de fee ! Et que dire lorsqu'elle passa ses mains dans son dos, cela lui procura moult delicieux frissons. Passant ses mains autour de la taille de Lassa, avant les rejoindre dans son dos, il la serra contre lui dans la couverture, s'impregnant encore et encore de son odeur, de ses levres, de la douceur de sa peau...

-C’est fou ce que je peux t’aimer… !

Et moi donc ! Lui repondit-il avec un large sourire !

As-tu faim ? Je pense que maintenant nous allons enfin pouvoir manger ! Car en fait... nous n'avons rien mange de la journee, meme si personnellement, je ne le regrette pas. Je tenais a profiter de ce moment, seul avec toi.

Le couple s'affaira alors a desceller les chevaux, afin de les laisser s'abreuver. Apres une soiree entiere, ils devaient en avoir besoin. De leur cote, un rapide coup d'oeil aux alentours permit aux amoureux de decouvrir la souche d'un tronc d'arbre, au bord de l'eau. Cela ferait une parfaite petite table pour l'occasion. Il y avait meme plusieurs gros morceaux de bois qui pourraient faire office de sieges. Lassa y installa alors les provisions qu'elle avait emporte, tandis que Cartil deployait les couvertures juste a cote avant d'allumer un feu. Le repas, bien que different de celui auquel ils auraient pu pretendre au Chateau, lui semblait des plus copieux ! Pain, fruits, levres de Lassa... que demander de mieux ?

Des qu'il fut pret, le Comte mit l'une des couvertures sur les epaules de sa Bien Aimee pour qu'elle n'ait pas froid. Il s'assit alors sur la sienne, attendant qu'elle ait termine de son cote. Il lui tendit alors la main, pour l'inviter a le rejoindre sur ses genoux. La douce chaleur de son corps fut appreciee, au meme titre que son parfum, qui enivra encore une fois Cartil. Celui-ci posa alors l'une de ses mains sur la cuisse de la jeune fille, tandis qu'il lui caressait le dos de l'autre. Il se sentait si bien avec elle... Il ne put resister a l'envie de l'embrasser une nouvelle fois. Le contact de ses levres avec celle de sa Belle fut des plus doux, voulant savourer pleinement ce moment, et disposant de toute la nuit devant eux... Mais il leur fallait manger, s'ils voulaient prendre des forces pour ne pas avoir trop froid cette nuit. Aussi, le Comte se retira, non sans grande difficulte, afin de lui demander :

Alors mademoiselle la cuisiniere, qu'avons nous de bon a manger ? J'ai vraiment tres faim !